La séance d'hypnose : le "détendez-vous " qui m' adonné envie de mordre

La Malle dans l'Océan : Quand l'Hypnose Cliché vous Fait Vraiment Voir Rouge

Ça commence toujours par l'ordre. Doux, mais ferme : « Allongez-vous. Détendez-vous. »

Et là, mon cerveau s'allume en mode alerte rouge. Si j'étais capable de me détendre, est-ce que je serais là à payer un forfait premium ? Le stress ne s'éteint pas sur commande, il s'énerve d'être interpellé !

Vient ensuite la voix. Lente. Trop lente. Une version 36 15 Jours enregistrée en 18 tours/minute. Je me dis : « Quoi ? Elle est sourde ? Faut vraiment parler comme ça pour qu'on comprenne ? » J'ai presque envie de pouffer de rire, mais je me retiens, de peur de briser l'ambiance sacrée.

Puis, le supplice de l'air : « Inspirez... pro...fon...dé...ment. Videz l'air... de vos pou...mons... » J'inspire, j'inspire encore. Mon ventre fait le yoyo. C'est sympa. Et là, j'attends. J'attends le miracle.

J'entends la voix de tisane : « Maintenant... ressen...tez... com...ment... votre corps... se dé...tend... »

Je me focalise, je m'applique, j'écoute mon corps. Et tout ce que je sens, c'est : 1. Mon pied gauche qui dort. 2. Une démangeaison absolument insoutenable juste au milieu du dos. 3. Le petit picotement d'agacement qui grossit parce que je ne peux pas me gratter. Ma relaxation est un désastre logistique.

C'est là qu'elle me lance la sentence, sentant que je gigote comme une carpe : « Si vous ne mettez pas du vôtre pour vous détendre, nous n'allons pas avancer beaucoup. »

Bam. En plus d'être incapable de me détendre, c'est ma faute. Ma confiance en moi, qui était déjà une chaussette trouée, vient de se faire écraser par une sandale. Jusqu'où on va aller dans cette pantomime du calme ?

C'est à ce moment-là qu'elle attaque le voyage intérieur... L'étape qu'on a tous vue dans les téléfilms des années 90 : La Porte.

« Devant vous... une porte ! Elle est là... attendant que vous la traver...siez... »

Je la vois. Elle est rouge vif. Une porte de frigo. Et derrière ? Un nuage de poussière et la liste de mes courses que j'ai oubliée ce matin. Mon inconscient est juste en grève. Dois je lui dire que je suis pas visuelle et la ce qu 'elle imagine ben je vois rien !!??

Puis, l'apothéose du cliché : le Grand Stockage des Problèmes. L'idée géniale pour vous débarrasser de tout ce qui fait votre charme :

« Prenez votre angoisse... Visualisez-la comme un vieux pull... Mettez-la dans un coffre en bois… Jetez ce coffre à la mer ! Lais...sez-le couler... cou...ler... cou...ler... »

À cet instant précis, je ne suis plus dans son hypnose. Je suis en pleine simulation de pollution marine. Je me dis : Ce coffre va flotter pendant deux mois, revenir sur une plage bretonne, et je vais me prendre une amende pour déchets sauvages. Mon angoisse, elle, est toujours là, mais elle rigole.

Vous l'avez vécu aussi : cette incapacité à se détendre sur commande prouve que vous n'êtes pas "cassé", mais simplement en attente d'une vraie méthode. On vient pour apprendre à reprendre le contrôle et à explorer nos mouvements intérieurs, pas pour subir une forme de méditation fade qui nous force à jouer sur un imaginaire qui n'est pas le nôtre.

En vérité, l'hypnose, c'est actif. C'est du sport cérébral. Ce n'est pas juste un voyage pour jeter des meubles moches à l'eau. C'est pour ça que la seule chose que j'ai jetée, c'est une heure de ma vie à écouter un type me donner envie de m'abonner à Netflix